Le monde de l’ingénieur a joue un rôle capital dans le formatage des esprits du monde industriel français. Son apport a été décisif et continue de l’être. Excepté sur un point : la prise en compte des confrontations qui jalonnent les problématiques de développement. Il existe peu de séquences de l’histoire de France au cours desquelles cette réalité fut considérée comme un enjeu incontournable.
L’oubli de notre propre Histoire
Napoléon Bonaparte mit au point un dispositif pour rattraper le retard technique accumulé lors des guerres révolutionnaires. Il confia au chimiste Jean Antoine Chaptal en charge du Ministère de l’Intérieur la lourde tâche de défendre l’industrie française naissante. Cette mémoire opérationnelle a été perdue par la suite et seuls certains secteurs très particuliers comme l’industrie de défense ou le nucléaire militaire ont bénéficié d’une vision stratégique durable et donc d’une mémoire opérationnelle qui associait la capacité d’invention à la nécessité de penser l’affrontement économique avec un adversaire.
Un cas d’école nippon de l’intelligence de l’innovation
Au XIXe siècle, l’association des entreprises de pêche était une des plus puissantes compte tenu de l’importance de cette activité au Japon. L’association se chargeait aussi de déceler les innovations techniques étrangères et de transmettre ce savoir dans les écoles de formation de techniciens dont elle avait la charge. L’association intervenait en aval du système productif en utilisant l’information dans la commercialisation des produits. Le jury, composé de fabricants, de commerçants, de représentants du secteur hôtelier et de l’intendance de l’armée impériale, décernait à la fin de ses travaux une norme de qualité au nom de l’association.
La réappropriation chinoise
Pour rattraper son retard sur les pays industrialisés, la Chine communiste n’avait pas d’autre choix que de suivre un chemin parallèle à la voie empruntée par le Japon de l’ère Meiji. Le passage à l’économie de marché a obligé ce pays à prendre des raccourcis par le biais des transferts de technologie et des captations de connaissance dans les pays industrialisés. Le Japon devait combler son retard dans la plupart des domaines industriels. Le rattrapage des économies occidentales a été possible par une pratique du raccourci, c’est-à-dire en assimilant le niveau le plus élevé de la connaissance technique développé des pays en cours d’industrialisation.
Retrouvez l’article dans son intégrité : https://infoguerre.fr/2020/05/necessite-dune-intelligence-de-linnovation/
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