L’influence : une composante essentielle de l’intelligence économique
Étymologie du mot « Influence »
Le mot influence apparaît pour la première fois au 13e siècle. Il est emprunté du mot « influentia » en latin médiéval signifiant « l’action attribuée aux astres sur la destinée des hommes ». Plotin, un philosophe romain du 3e siècle, dans son œuvre Ennéades, deuxième ennéade « De l’influence des astres » joint des preuves sur le fait que le cours des astres influence le futur de chaque être humain, mais ne produit pas tout.
L’influence : finalité de l’Intelligence Économique
L’influence peut être considérée comme la finalité de l’intelligence économique. L’influence, d’après Alain Juillet, « c’est amener celui que l’on veut influencer à changer son paradigme de pensée, à modifier ses fondamentaux. Elle consiste à amener l’auditeur à sortir de son schéma de pensée pour aller vers un autre. Ce changement est produit par des éléments qu’on lui présente et qui l’amène à réfléchir. En somme, d’une certaine manière, plus on est intelligent, plus on est influençable. Parce que l’influence fait appel à la capacité d’analyse de l’auditeur, qui doit faire le tri entre ce qu’il pense habituellement et les éléments nouveaux qui lui sont soumis, dont il lui appartient de mesurer la validité. Tout argument solide qui lui est proposé peut ainsi le conduire à revoir son jugement, donc son positionnement. C’est à partir de là que s’enclenche le processus de l’influence ». L’influence précède l’action, par un savant travail sur les idées comme sur les personnes.
L’influence : son fonctionnement
Tout d’abord, l’influence repose sur la compréhension des mécanismes de notre société, de notre culture et de notre environnement. Il s’agit de la capacité de modifier l’environnement, en agissant sur la perception de différentes parties intéressées. L’influence s’exerce de quatre manières différentes : par la séduction, la manipulation, mais aussi par l’exemplarité et la rationalité qui sont plus rarement employés. Elle est trop souvent perçue comme étant une menace, mais elle peut s’exercer dans un sens positif, visant à amener les gens à prendre des décisions préservant ou valorisant leurs intérêts.
L’influence : vecteur de lutte contre la pensée unique
Souvent la pensée unique amène à une décision erronée, personne n’ose aller contre. Dans ce cas, le rôle de l’influence est bénéfique car elle vise à réveiller les consciences. Elle est un moyen d’amener ceux, auxquels on s’adresse, à envisager une autre vision de notre environnement. Ces différentes visions viennent de la confrontation des différents acteurs lors de débats. Or, c’est du débat d’idées que naît la capacité à innover, à trouver de nouvelles voies de réflexions et d’actions. Dire que l’autre à forcement tort interdit toute forme de démocratie. L’influence est donc susceptible de rétablir un certain équilibre en permettant que le libre jeu des idées puisse avoir lieu. Affirmer qu’il n’y a qu’une seule façon de penser, revient à mettre de côté les idées pouvant être novatrices, alors que c’est du conflit que naît la créativité. Je finirai donc, sur cette citation de ma professeure de philosophie : « la folie est la logique d’un seul homme, alors que la logique est la folie de tous les hommes».