La maitrise de l’information : un atout stratégique
Face à l’accélération de la mondialisation, les actifs immatériels constituent une source clé d’avantage concurrentiel. Les stratégies des États s’appuient de plus en plus sur l’avantage économique que sur l’instrument militaire dit « Hard Power ». Les entreprises doivent s’assurer du contrôle de l’avantage compétitif immatériel. L’importance des ressources immatérielles n’est pas nouvelle. Mais elle s’est intensifiée avec la mondialisation : l’ouverture des marchés, dont celui des capitaux, rend moins durables les avantages comparatifs liés à la possession d’actifs physiques ou à l’existence de barrières d’entrée. L’exploitation de ces atouts immatériels dépend de la mise en œuvre de l’intelligence et de la créativité humaines. Donc, plus que jamais, de la qualité des individus que les entreprises sont capables d’attirer.
La capacité d’innovation, est due à la mobilisation du savoir, du savoir-faire et du faire savoir. En plus de ces 3 composantes, la réputation et les réseaux relationnels constituent des avantages concurrentiels. Ainsi, les actifs immatériels constituent les accélérateurs de la performance économique et compétitive de l’entreprise. Dans cette compétition, la maitrise de l’information est stratégique. Celui qui maitrise l’information et l’utilisation des nouvelles technologies, qui multiplient ses capacités de connaissance et leur rapidité d’acquisition, bénéficie d’avantages considérables. Sun Tzu, grand guerrier chinois du Ve siècle avant J.C. avait déjà compris le rôle de l’information décrit dans son œuvre « L’art de la guerre ». Les entreprises ou les États qui utilisent efficacement les actifs immatériels créent une réelle valeur ajoutée. Ceux qui ne détiennent pas l’information seront dépassés dans la compétition mondiale.
L’information : outil de compétitivité
L’informatisation a accéléré le cycle de renseignement. Elle va de la prospective à la stratégie, en passant par la recherche, l’extraction, le transfert et l’analyse des données. Elle permet, en temps réel, d’acquérir, et de hiérarchiser des données, d’appréhender la complexité de l’environnement, de cartographier les risques et les menaces, et de les évaluer. Les organisations devront recouper systématiquement les informations recueillies, sachant que les concurrents peuvent faire de la désinformation. Dans ce monde surabondant d’informations, sa durée de cycle de vie s’est considérablement réduite. Le temps est devenu une valeur stratégique.
L’information est noyée et les outils de transmission de l’information deviennent virtuels. Il faut mettre en place des processus réduisant au strict nécessaire la transmission, le traitement et le stockage de l’information. A ce propos, John Chambers, Président de CISCO, mentionna « Ce ne sont pas les plus gros qui mangent les plus petits, mais ce sont les plus rapides qui mangent les plus lents ». Ceux qui développent de nouvelles technologies de transmissions, de hiérarchisations, de stockage ou d’analyse de l’information, auront un avantage majeur car ils possèdent la connaissance. Ils détiennent la capacité d’innover en développant la recherche, en déposant des brevets ou en imposant leurs propres règles. La maitrise de l’information permet également de mettre en œuvre des stratégies gagnantes, à partir de démarches d’influences pour répondre aux opérations de déstabilisation des concurrents.